Exemple d'accompagnement en Art thérapie d'un enfant de 5 ans.



IMPACT DES VIOLENCES SEXUELLES DE L’ENFANCE À L’ÂGE ADULTE DÉNI DE PROTECTION, DE RECONNAISSANCE ET DE PRISE EN CHARGE : ENQUÊTE NATIONALE AUPRÈS DES VICTIMES. ASSOCIATION MÉMOIRE TRAUMATIQUE ET VICTIMOLOGIE.
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Malgré une prise de conscience et des avancées incontestables depuis 15 ans, malgré l’impulsion donnée par des personnalités comme Najat Vallaud-Belkacem lorsqu’elle était ministre des Droits des femmes, les statistiques nationales sont loin d’être satisfaisantes. Elles négligent notamment la question des violences sexuelles commises sur les enfants, qui demeurent sous-documentées, et de ce fait invisibles. Ce qui est invisible n’existe pas et constitue des angles morts des politiques publiques. C’est là le double drame des victimes : aux violences qui les saccagent s’ajoute le silence qui les étouffe, les isole. C’est là aussi l’immense apport et la réussite de l’étude pilotée par Muriel Salmona. Celle-ci jette une lumière crue sur la prévalence des violences sexuelles subies pendant l’enfance et l’adolescence ; elle décrit précisément l’ancrage et la continuité de ces violences dans le corps et l’esprit des femmes victimes, depuis leur plus jeune âge. Les chiffres révélés par l’étude frappent autant qu’ils donnent la nausée : plus de 80% des femmes interrogées disent avoir subi les premières violences avant 18 ans, 1 sur 2 avant 11 ans, 1 sur cinq avant 6 ans. Avant 6 ans ! L’étude montre également avec la force et la précision statistiques l’impact de ces violences sur la santé, sur le développement psychique et l’intégration sociale des personnes victimes. Souffrances psychiques et santé fragile, suicides et dépressions, interruption de la scolarité et des études, difficultés dans la recherche d’emploi… Les conséquences individuelles et sur la société tout entière sont immenses. Enfin, l’enquête fait un état des lieux alarmant du manque de protection et de prise en charge des victimes ainsi que de la faiblesse et l’inadaptation de la réponse judiciaire face à ces violences qui vont jusqu’à renforcer le sentiment de culpabilité des victimes. Des victimes invisibles, non entendues, non protégées, non prises en charge, des prédateurs rarement punis, le rapport dessine les contours d’un abandon collectif et d’un schéma de violences qui se reproduit à l’infini.
Savoir que les troubles psychotraumatiques sont des conséquences normales et universelles des violences qui s’expliquent par la mise en place de mécanismes neurobiologiques et psychiques de survie à l’origine d’une mémoire traumatique, est essentiel. Les atteintes sont non seulement psychologiques, mais également neurologiques avec des dysfonctionnements importants des circuits émotionnels et de la mémoire, visibles sur des IRM dont nous connaissons depuis plusieurs années les mécanismes psychologiques et neuro-biologiques . Ils ne sont pas liés à la victime mais avant tout à la gravité de 3 l’agression, au caractère insensé des violences, à l’impossibilité d’y échapper, ainsi qu’à la mise en scène terrorisante et à l’intentionnalité destructrice de l’agresseur. La vulnérabilité de la victime (liée au handicap, à la maladie, à l’âge et au fait d’avoir déjà subi des violences) est un facteur aggravant de ces psychotraumatismes. Ces conséquences neuro-psychotraumatiques sont dues à la mise en place par le cerveau de mécanismes neuro-biologiques de survie pour échapper au risque vital cardiologique et neurologique qu’un stress extrême, impossible à contrôler par un cortex cérébral en état de sidération, fait courir à la victime. Ces mécanismes neuro-biologiques de survie entraînent une disjonction avec interruption des circuits émotionnels et d’intégration de la mémoire, et sont alors à l’origine d’un état de dissociation (avec une anesthésie émotionnelle, un sentiment d’étrangeté, de déconnexion), de troubles de la mémoire dont une mémoire traumatique. Et c’est cette mémoire traumatique non intégrée qui, au moindre lien rappelant les violences, les fera revivre à la victime à l’identique, avec leurs contextes, les émotions telles que la terreur, la détresse et le désespoir, les douleurs et les perceptions qui leurs sont rattachées, ainsi que les mises en scène des agresseurs.

